Les spécialistes sont unanimes: toutes les générations sont concernées par l’illettrisme numérique. Certains prônent l’introduction de nouveaux cours à l’école, non seulement pour maîtriser la technologie, mais aussi pour en comprendre les enjeux.
«[…] Ce n’est pas parce que les jeunes grandissent à l’époque des nouvelles technologies qu’ils maîtrisent cette culture numérique. Avoir un score de 100 000 sur Snapchat, des milliers de followers ou d’amis sur Twitter et Facebook, passer douze heures par jour à glisser l’index de gauche et de droite les yeux rivés à son téléphone, sa tablette ou son ordinateur, tout cela ne signifie pas que l’on a compris les enjeux de notre époque ni ceux à venir: surveillance généralisée, dépendance aux algorithmes, internet des objets, etc. Aussi, «certaines voix s’élèvent pour mettre en garde contre une inculture numérique qui pourrait paradoxalement être en expansion», souligne Yannick Rochat. A la tête de plusieurs projets pour les jeunes, dont la fondation Ynternet.org, Théo Bondolfi complète: «Il est très important de ne pas diaboliser le smartphone ou l’internet, mais de faire comprendre aux jeunes des règles de base. J’étais récemment frappé de constater que 80 à 90% des adolescents dorment avec leur téléphone allumé à côté de leur tête. Comment s’étonner ensuite qu’ils se réveillent stressés alors qu’ils ont reçu des notifications non-stop durant la nuit?»
«Récemment, une professeure d’éthique a été confrontée à un dilemme douloureux, raconte Théo Bondolfi. Elle avait interdit à sa fille de jouer à Clash of Clans, jugé trop violent. Mais, comme sa fille était la seule de sa classe à ne pas pouvoir y jouer, elle s’est vite retrouvée isolée puis exclue de son groupe.» Une pression sociale parfois forte, des utilisateurs qui croient tout maîtriser, d’autres qui ont peur de se lancer, des parents un peu perdus…
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